© Patrick Simard
PROJET YP
Une exposition de Yanik Potvin
En collaboration avec la commissaire Julie Andrée T.
Le mot de la commissaire Julie Andrée T.
Depuis un bon moment, déjà une question m’habite : comment faire Art autrement? Alors que nous émergeons lentement d’une période bouleversante, cette problématique m’apparaît à fortiori pertinente. Durant plusieurs mois, les artistes de tous horizons se sont tournés vers les médias sociaux et autres espaces virtuels pour diffuser leurs musiques, leurs images, leurs poésies, leurs performances, etc. Au plus fort de cette même période, j’écrivais sur mon profil FB ce commentaire: « ART=VIRTUEL…non merci!”. Ce positionnement sans nuance exprimait mon désaccord à considérer les médias sociaux comme un moyen, même ponctuel, pour diffuser de l’art. Partout, on encourageait ces initiatives, appuyer par les grandes institutions et financeurs, comme-ci cette démarche solutionnerait bien des maux d’artistes et d’amateurs d’art. Un remède de mauvais gout, une prescription qui s’avérera inappropriée pour plusieurs d’entre nous. Heureusement, nous émergeons, tant bien que mal de ce brouillard, imbibés de remises en question, de doutes et de nouvelles préoccupations; quoi faire à présent, dans cette période qui n’est pas encore post-pandémie, mais post-confidemment? Comment faire dans un environnement au quotidien précaire, imprévisible et instable? Comment s’appuyer sur du concret, du solide alors que tout peut basculer, voir s’effondrer? S’il est impossible de continuer comme Avant, comment poursuivre aujourd’hui et demain? S’il est impensable de ne pas tenir compte de ce que nous venons tous de vivre collectivement, comment l’aborder ou du moins l’évoquer? Projet YP est une réflexion sur tous ces enjeux qui à présent habitent nombre d’entre nous. Il propose une façon Autre de voir, de vivre in vivo, d’exhiber et de consommer l’art dans ce contexte post-confinement.
Le travail de Potvin est chargé, généreux, étoffé d’accumulations, de trop-plein. Projet YP est le fruit d’une proposition indécente, que Potvin a fougueusement accepté. Elle traduit une réflexion conjointe sur le mode de présentation et de réception. Elle impose une lecture, un regard qui bascule les codes esthétiques, nos manières de voir et de regarder. Elle met en scène une œuvre, dans un paysage polarisé émergeant d’une recherche sur la dramaturgie de l’exposition, du dépaysage qui déstabilise le sens et l’expérience esthétique du regardeur qui est ici, à certains égards, indexé comme un intrus. Pourtant, sans lui, le projet est caduc. L’exposition, comme dépaysage, repose sur un fragile déséquilibre de quelques éléments choisis et articulés minutieusement.
Biographie - Yanik Potvin
Yanik Potvin est né à Alma. Détenteur d’un diplôme en Arts visuels au niveau collégial, d’un certificat en biologie de l’U.Q.A.M., d’un baccalauréat en Anthropologie à l’Université de Montréal ainsi que d’une maîtrise en Arts visuels déposée à l’U.Q.A.C. en 2013. Il a travaillé comme archéologue professionnel pour diverses firmes du Québec entre 2004 et 2018. Depuis 2012, son travail a été montré dans plusieurs régions du Québec, dont Montréal et Québec, dans le Bas-St-Laurent, en Abitibi-Témiscamingue, ainsi qu’en France, en République Tchèque, en Alberta, en Suède, en Grèce et aux États-Unis. Son travail se retrouve dans la collection de l'Université du Québec à Chicoutimi, du Kohoutov studio of ceramics en république Tchèque, du Medalta centre for contemporary ceramics en Alberta, dans celle du Musée des Maîtres Artisans du Québec, ainsi que dans plusieurs collections privées. Il est membre fondateur du nouveau groupe META (2019), axé sur la recherche en céramique. Yanik est également chargé de cours au département des Arts et Lettres de l’U.Q.A.C. Il vit et travaille à Hébertville, Québec, Canada.