arkadi lavoie lachapelle | Les doigts de la nuit
« J’aimerais reconnaître que le centre d’artistes le LOBE, où se tient mon exposition se situe sur un territoire non cédé par les nations autochtones qui l’habitent depuis des milliers d’années. Je remercie les personnes des communautés innue et atikamekw que j’ai rencontrées tout au long de ma résidence au Saguenay et qui m’ont accueillie avec ouverture et amabilité. Au LOBE, durant trois semaines, dans l’obscurité d’un fond verdâtre, sont exposées des images et des objets fabriqués avec soin et patience. Il y a aussi une table, des chaises et un lit de camp. Je l’espère un espace aux surprises communautaires , une halte spontanée sans surveillance pour cambrioleurs et cambrioleuses. Confiance, ils et elles ne prendront que le strict nécessaire. Un genre de resto Chez Mammy sans besoin d’acheter. Un guichet sans besoin de retirer. Les églises d’une certaine époque peut-être. On entend parfois que les Musées sont les nouvelles églises. Spacieux espaces chauffés, pourquoi ne pas devenir hospitalier à l’art de la rencontre ? « Un art qui, de l’extérieur a l’air de ne rien faire alors qu’il se montre intérieurement si exigeant », comme l’écrit si bien Sylvie Cotton dans L’art est une mère. »
arkadi lavoie lachapelle, 2019.
Le fait de laisser l’exposition ouverte pendant 24h tenait à cœur aux deux artistes, dans une perspective de visibilité du travail et de volonté de laisser l’art accessible à tous, durant une période illimitée. arkadi lavoie lachapelle s’est attachée à découvrir le territoire pendant sa résidence, exclusivement de nuit. Ce rapport à la temporalité ainsi qu’à la nuit se fait ressentir dans l’ensemble de l’exposition.
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Résidence | 12 avril au 10 mai 2019
Exposition | 10 au 31 mai 2019
©Patrick Simard