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Sonia Robertson

Résidence de commissaire | 2021-2022

Eshi uapatika ishkueuatsh tshitassinu / Regards de femmes sur le territoire.


Le projet Eshi uapatika ishkueuatsh tshitassinu / Regard de femmes sur le territoire que je propose au Lobe à titre de commissaire consiste en une programmation singulière, entièrement constituée d’artistes autochtones, des Pekuakamiulnushkueuatsh (femmes Ilnu du Lac-Saint-Jean). Artistes en art actuel dont la culture du territoire est essentielle dans leur pratique. Issues de ma communauté, c’est avec fierté de pouvoir accompagner en tant que commissaire ces artistes locaux aux disciplines diverses et ainsi nourrir une réflexion sur l’art ilnu.


Durant cette année de résidence de commissaire, je questionne l’apport de ma nation à l’art
contemporain et/ou processus créatif : quel est l’espace qui sépare ou qui unit l’art actuel et
les pratiques artistiques traditionnels des Ilnuatsh, ou autre peuple de chasseurs ? Et comment se vit-elle aujourd’hui chez les artistes ? Il sera question de réfléchir comment la relation au territoire influence le processus de création de ces artistes femmes ? Est-ce que les pratiques artistiques existaient chez les ilnuatsh et si oui de quelle façon ? Est-ce que les ilnuatsh qui ont vaincu l’influence des pensionnats, sont plus aptes à être artiste ; et qu’est-ce qui définit un artiste actuel versus la vision postmoderniste de ses artistes ?

 

Chaque territoire a sa propre langue, son propre langage. Le Saguenay-Lac-St-Jean est un territoire occupé par les Ilnuatsh depuis des millénaires. Ces gens l’ont parcouru de long en large, ont nommé chaque rivière et chaque montagne en lien avec les particularités du lieu.
Les Ilnuatsh entretiennent une relation puissante et profonde avec le territoire avec la reconnaissance que ce dernier est le lieu où l’on puise sa nourriture, ses remèdes et ses matériaux divers pour la fabrication d’habitation et d’objets. Cette relation de dépendance au territoire empreinte de respect s’est maintenue dans un espace où l’imaginaire était omniprésent. Le territoire que l’on habite nous forge et nous détermine. Nos contes et nos mythes se rattachent à lui. Ancrage de notre culture, de notre identité et de notre imaginaire, le territoire est aussi un lieu de rencontre.

 

Pour cette année de commissariat, il sera donc question de poser le regard pluriel de femmes Ilnu sur le territoire à travers des rencontres, échanges, questions, réflexions, explorations, observations et écoute.

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